Déclaration Universelle des droits de l’animal
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Esprit de la première Déclaration de 1978
La Déclaration universelle des droits de l’animal, corédigée par la LFDA, a été proclamée solennellement le 15 octobre 1978 à la Maison de l’Unesco à Paris. Elle constitue une prise de position philosophique sur les rapports qui doivent désormais s’instaurer entre l’espèce humaine et les autres espèces animales. Son texte fut actualisé 1989 puis en 2018 pour devenir la Déclaration des droits de l’animal.
Déclaration universelle des droits de l’animal (1989)
Cette philosophie, qui s’appuie sur les connaissances scientifiques les plus récentes, exprime l’égalité des espèces face à la Vie. Elle propose à l’humanité les règles d’une éthique biologique. L’idée d’un égalitarisme universel n’est pas nouvelle : on la reconnaît dans des civilisations bien plus anciennes que la civilisation occidentale, et dans des religions bien différentes des religions judéo-chrétiennes.
Mais cette éthique devait être exprimée avec clarté et fermeté dans le monde actuel, déjà trop perturbé, menacé de destruction, et où violence et cruauté explosent à chaque instant. Si l’homme a pu établir peu à peu un code de droits pour sa propre espèce, il ne dispose cependant d’aucun droit particulier en regard de l’univers. Il n’est en effet que l’une des espèces animales de la planète, et l’une des plus récemment apparues.
LA VIE N’APPARTIENT PAS À L’ESPÈCE HUMAINE. L’HOMME N’EN EST NI LE CRÉATEUR, NI LE DÉTENTEUR EXCLUSIF. ELLE APPARTIENT TOUT AUTANT AU POISSON, À L’INSECTE, AU MAMMIFÈRE, COMME AUX VÉGÉTAUX.
L’homme a créé dans le monde vivant une hiérarchie arbitraire qui n’existe pas naturellement, en ne prenant en compte que son usage propre. Cette hiérarchie anthropocentrique a conduit au spécisme, lequel consiste à adopter une attitude différente selon les espèces, à détruire les unes en protégeant les autres, à déclarer certaines “utiles” et d’autres “nuisibles” ou “féroces”, à réserver “l’intelligence” à l’homme pour n’accorder à l’animal que “l’instinct”. C’est le spécisme qui a conduit l’homme à penser que l’animal ne souffre pas comme lui-même, alors que tout ce que l’on sait actuellement démontre au contraire qu’il souffre physiquement comme nous, et que sa pensée, liée à la présence d’un système nerveux centralisé, est bien plus élaborée que les neurosciences ne le laissent encore entrevoir, ce qui l’amène à souffrir aussi psychiquement. Ces aptitudes confèrent aux animaux des droits particuliers, par rapport aux végétaux.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Animal doit aider l’humanité à se retrouver en harmonie avec l’univers. Elle n’a pas pour but de lui faire retrouver le mode de vie des tribus primitives. Elle constitue une étape visant à amener l’homme au respect de la Vie sous toutes ses formes pour le bien de toute la communauté biologique à laquelle il appartient, et dont il dépend. Elle n’a nullement pour objet, et ne doit pas avoir pour conséquence, de faire oublier la lutte contre la misère humaine, contre la souffrance morale ou physique, contre l’égoïsme forcené, les internements politiques, les tortures. Au contraire, il s’avère que veiller au respect des Droits de l’Animal, c’est nécessairement veiller aussi au respect des Droits de l’Homme, car les uns sont inséparables des autres. C’est donc bien une philosophie, une éthique biologique, une conduite morale que la Déclaration Universelle propose à l’humanité, en conduisant celle-ci, par une réflexion et une profonde prise de conscience, à retrouver sa place parmi les espèces vivantes, et à s’intégrer à nouveau dans l’équilibre naturel, condition fondamentale de sa propre survie.
Cela signifie que l’espèce humaine doit modifier son mode actuel de pensée, et renoncer à l’anthropocentrisme, comme à tout comportement zoolâtrique, pour adopter enfin une conduite et une morale centrées sur la défense de la Vie, et donner la priorité au biocentrisme. C’est en cela que la Déclaration universelle des droits de l’animal constitue une étape importante dans l’histoire de l’intelligence humaine et de la morale.
À la protection de l’animal se substitue le respect de l’être vivant.
HISTORIQUE
La Déclaration universelle des droits de l’animal, corédigée par la LFDA, a été proclamée solennellement le 15 octobre 1978 à la Maison de l’Unesco à Paris. Son texte fut actualisé en 1989, puis en 2018 par la fondation, avec l’adhésion de son comité d’honneur. C’est ainsi qu’elle devint la Déclaration des droits de l’animal.
La Déclaration promeut le respect des animaux par les êtres humains. Au-delà de sa forte valeur symbolique, elle a pour ambition d’influencer les lois, les règlements et les accords internationaux en faveur de la condition des animaux.
LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’ANIMAL
Article 1
Le milieu naturel des animaux à l’état de liberté doit être préservé afin que les animaux puissent y vivre et évoluer conformément à leurs besoins et que la survie des espèces ne soit pas compromise.
Article 2
Tout animal appartenant à une espèce dont la sensibilité est reconnue par la science a le droit au respect de cette sensibilité.
Article 3
Le bien-être tant physiologique que comportemental des animaux sensibles que l’homme tient sous sa dépendance doit être assuré par ceux qui en ont la garde.
Article 4
Tout acte de cruauté est prohibé.
Tout acte infligeant à un animal sans nécessité douleur, souffrance ou angoisse est prohibé.
Article 5
Tout acte impliquant sans justification la mise à mort d’un animal est prohibé. Si la mise à mort d’un animal est justifiée, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d’angoisse.
Article 6
Aucune manipulation ou sélection génétique ne doit avoir pour effet de compromettre le bien-être ou la capacité au bien-être d’un animal sensible.
Article 7
Les gouvernements veillent à ce que l’enseignement forme au respect de la présente déclaration.
Article 8
La présente déclaration est mise en œuvre par les traités internationaux et les lois et règlements de chaque État et communauté d’États.
LFDA : La Fondation pour le Droit Animal